Un peu de Hyères à New York

En 1932, Henri Cartier Bresson (mon idole ♥) photographiait une bicyclette dévalant l’avenue Édith Wharton. Cette photo (dont le flou volontaire me fascinera toujours…) est entrée dans la légende du photographe. Elle est désormais visible au MoMA (The Museum Of Modern Art de New York). Et oui ! Un petit morceau de Hyères se trouve à Big Apple (et maintenant un tirage de 1994 au Musée de Hyères ).

La photo originale de 1932 © 2018 Henri Cartier-Bresson/Magnum Photos, courtesy Fondation HCB Paris


Le remake

1932-2019 : 87 années séparent ces 2 photos. Hier après midi, je ressortais mon vieux vélo vintage (un StarNord, fabriqué à Valenciennes dans les années 80 – mais là je m’égare de nouveau !) pour rendre hommage au maître-photo et à notre ville… Il me fallait un modèle aux cheveux bruns. Ce sera Julie. Seules les baskets sneakers viennent trahir l’âge de la photo. Mais il faut savoir vivre avec son temps ! ?

La version 2019 ! © Julien Veyssade – Hyères Tourisme.


À vous !

Même si les barrières ont été changées, que la chaussée n’est plus la même, que l’arrière plan est modifié, vous pouvez quand même faire la photo «à la Henri Cartier Bresson». Pour cela, rdv rue Edith Wharton pour vous entraîner. C’est juste ici :


Une photo technique

Le tirage visible au Musée

Cette photo, qui a fait le tour du monde, est bien plus technique qu’il n’y parait. Vous pouvez en admirer un tirage d’exception commandé à la fondation cartier-Bresson au Musée des Cultures et du paysages de Hyères. Dans cette vidéo (ci-après et en anglais), ce Youtubeur explique en détails la composition de la photo ainsi que l’histoire derrière le cliché. Il dévoile la technique de la silhouette (ici le cycliste) facilement reconnaissable, notamment dans l’Art de la photographie dite « de rue« . Les perspectives sont aussi intéressantes, de la course du vélo aux segments dessinés par les rampes d’escaliers. Une composition presque mathématique (surtout quand on sait Cartier-Bresson très influencé par l’ouvrage du Roumain Matila Ghyka sur Le Nombre d’or) édité la même année.

Le cadrage choisi par Cartier-Bresson n’est pas anodin et prouve toute l’esthétique recherchée dans ce paysage urbain. Une spirale se dessine avec l’escalier et la rampe métallique répond à celle du trottoir en contrebas. Face à cette parfaite construction géométrique, le photographe transporte le spectateur dans le tourbillon de cette descente. Le génie de l’artiste est de réussir à conserver toute l’énergie de l’action. Tout contribue ici au dynamisme de la photo. C’est l’illustration parfaite de la devise de Bresson :

Pour « signifier » le monde, il faut se sentir impliqué dans ce que l’on découpe à travers le viseur.

Je connais bien cette rue Edith Wharton et la pente est raide. Même si actuellement un panneau « Stop » vous attend 2 ou 3 mètres après, je peux affirmer que la vitesse du vélo est conséquente (il n’y avait peut être pas de panneau à l’époque). Nous sommes bien ici en présence d’une photo légendaire dite du « moment décisif« . Attendait-il ce cycliste ? S’est-il retourné en entendant sonnette du vélo claquer le sol pendant qu’il montait les escaliers ? Était-il posté sur le muret à attendre un sujet ? Tant de mystères autour de cette photo passionnante prise au Leica 50 mm acheté quelques jours auparavant à Marseille.


 

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