Nos cousins du Piémont

Dans les années après-guerre, nombreux Piémontais, originaires de la Provincia di Cuneo, se sont exilés vers le sud de la France où la vie leur semblait meilleure et la ville d’Hyères fût une terre de salut pour de nombreuses familles

Migration d’après-guerre

En cette période douloureuse, l’Italie n’avait plus de quoi nourrir ses ressortissants et pour survivre, la solution de l’exode sonnait l’espoir dans l’esprit des patriarches. Certains vinrent en train, d’autres à pied, coupant à travers les montagnes et longeant celle que l’on nommait la Côte d’Azur. Par des amis ou parents, déjà sur place, ils savaient dans quels domaines ou secteurs d’activité ils trouveraient du travail.


Les champs de violettes

Hyères, de par son climat a toujours été propice à la culture florale. Ainsi, les piémontaises s’affairaient à la cueillette des violettes dans les plaines Hyéroises, baignées de cette couleur si particulière et parfumées de cette senteur si délicate. Ces bouquets de violettes étaient acheminés par le train des fleurs jusqu’à Paris…. Les hommes, eux, étaient plutôt voués aux travaux dans les campagnes, notamment dans les domaines viticoles. L’entretien des vignobles, déjà très présents dans la vallée des Borrels ou en direction de la Londe, les tailles, vendanges et autres débourgeonnages permettaient à de nombreuses familles de vivre sur ces exploitations vastes de plusieurs hectares. La culture du sel, sur le Salin des Pesquiers, connut elle-aussi un afflux de main d’œuvre piémontaise; des hommes robustes et travailleurs devenus sauniers, oeuvrant sur les tables salantes et ces camelles si caractéristiques au cœur du double tombolo de la Presqu’île de Giens.


La fraternité hyéro-piémontaise

Ces familles d’émigrés, fières de leurs origines, mais reconnaissantes envers la France, ont toujours eu à cœur de maintenir ce lien si particulier entre leurs deux patries. Les dimanches étaient des jours heureux où l’on se rassemblait autour d’une polenta et d’un verre de rouge. Les mamme préparaient les gnocchis pour les plus jeunes et l’on se rappelait le piémont au son d’un « Mazzolin dei Fiori », chanson piémontaise évoquant un petit bouquet de fleur…. (vidéo ci-dessous)

Aujourd’hui encore, nous sommes des centaines de familles hyéroises dont les parents ou grands-parents ont été les acteurs de cette histoire. Je suis d’ailleurs moi-même très fière que mes grands-parents, Maddalena Giacomo soient venus tenter leur chance à Hyères en 1947, que le Domaine des Anglades les ait accueillis et qu’aujourd’hui, nous formions une belle et grande famille hyéro-piémontaise, très attachée à ses racines italiennes.

Viva l’amicizia tra Hyères e la Provincia di Cuneo !


Le Mondine – Quel Mazzolin di fiori


La ville de Limone, dans la province de Cunéo