Cocteau & les Noailles

S’il y a bien une exposition à aller voir, c’est celle que vous propose la Villa Noailles jusqu’au 11 juin. Le theme ? Les correspondances entre Charles & Marie-Laure de Noailles et l’artiste Jean Cocteau.

Pour évoquer les liens d’amitiés, de complicités, les heurts, les questionnements, les incompréhensions parfois, qui font toute la richesse de ce qui unit le couple de mécènes, Charles et Marie-Laure de Noailles et Jean Cocteau il fallait une exposition ambitieuse qui permettrait de rendre compte de toute la complexité de leurs relations pendant près de cinquante ans.



Les recherches récentes, en mettant à jour de nombreux documents et œuvres inédites, permettent d’éclairer plus précisément cette longue histoire qui entre en résonnance avec les tumultes artistiques et intellectuels du XXe siècle. L’exposition, Cocteau et les Noailles, correspondance(s), comptera près d’une centaine de pièces : dessins, tableaux, photographies, manuscrits et documents dont beaucoup sont inédits.

Ainsi seront présenté pour la première fois les onze cahiers d’écolier sur lesquels Cocteau écrivit son second roman, Thomas l’imposteur. Manuscrit essentiel dans l’œuvre de Cocteau, acheté par Marie-Laure et Charles de Noailles pour aider le poète et qui demeurait introuvable jusqu’alors. S’y ajoute, un exemplaire unique et fascinant de ce roman enrichi par Cocteau de photographies prises durant la Première Guerre mondiale. D’autres manuscrits inédits eux aussi trouveront leur place (l’esquisse de ce qui deviendra La Machine infernale, pièce dédicacée aux Noailles, l’Essai de Critique indirecte qui se trouve dans les collections de la maison Chanel), mais aussi une grande toile qui n’avait jamais été exposée ni reproduite, projet de rideau de scène pour un ballet, Judith de François Serrette (1962).

Seront exposés également un ensemble d’un vingtaine de dessins de Thomas l’Imposteur, tout autant de dessins originaux issus du livre Jean Loiseleur ou ceux du mythique Livre blanc (dont celui imprimé spécialement pour le couple de mécènes), jugé alors scandaleux, que les Noailles acquiert afin d’en permettre l’édition.

Quant au cinéma c’est évidemment par le biais du Sang d’un poète, entièrement financé par les Noailles, qu’il sera évoqué : un ensemble exceptionnel de photographies de plateau de Sacha Masour, mais aussi le tapuscrit de travail et autres documents rares seront exposés tout comme une broche réalisée pour la couturière Elsa Schiaparelli. Ces œuvres seront mises en regard des correspondances échangées, les lettres de Charles et Marie-Laure de Noailles à leur ami.


Exposition  » Jean Cocteau et les Noailles : correspondance(s)  »
Entrée libre et gratuite à la Villa Noailles
Horaires d’ouverture. Tous les jours de 13h à 18h. Nocturne le vendredi de 15h à 20h. Fermé le lundi, le mardi et les jours fériés.