Premier d’une série d’interviews de nos talentueux photographes locaux, Hervé Dermoune s’est prêté au jeu de l’interview vérité. Rendez-vous est fixé par une belle après-midi de novembre. Rencontre avec un passionné de photo qui nous partage régulièrement sa passion sur les réseaux sociaux.


julien veyssadeHervé, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Hervé Dermoune. J’ai 24 ans. J’habite à La Garde. Je suis né à Toulon mais mon cœur lui, est breton.

julien veyssadeDepuis quand fais-tu de la photographie et qu’est ce qui t’as donné envie de t’y mettre ?

Ça commence par la météo. On est en 2008 et un gros orage éclate au-dessus de la Garde. Il était très électrique, donnant des éclairs ramifiés ayant la particularité de ne précipiter que très peu voire pas du tout. A l’époque, je n’ai même pas de matériel photo. Je suis dans ma chambre et j’utilise un simple téléphone portable pour filmer le phénomène. Je la partage sur les forums spécialisés sur la météo. Tout commence avec cette simple capture d’écran de mon film ? (cf ci-contre)

A 18 ans, mes parents m’ont offert mon premier reflex (un Sony A33). J’avais le choix entre ma demande (un reflex) et qu’ils me payent le permis : j’ai choisi l’appareil photo ! ? A partir de là, je fais de la photo-loisirs et je pars avec Yohan Laurito sur mes premières chasses d’orages et autres manifestations climatiques.

J’essaye aussi la photo-militaire (avions, bateaux, hélicoptères, meetings). Mon papa était dans la Marine Nationale, j’en étais fier. C’est de là qu’est né mon intérêt pour les militaires. Je fais partie de ces photographes appelés « spotters » (qui font du spotting), ce sont des personnes qui font des photos d’avions le long des aéroports et bases militaires. Ils photographient tout engin volant se posant ou décollant de la piste. Certains spotters sont plus axés avions de ligne. D’autres, les avions militaires ou même d’autres avions privés (jet). Pour ma part, je préfère les appareils militaires en tout genre tels que les avions, hélicos, même avions hybrides (V-22 Osprey) mais comme on en voit de moins en moins, je me suis donc rabattu sur les avions civils. Mais quand je peux je fais sans hésitation des militaires. Bien qu’il y ait une « chasse à l’exclusivité », entre spotters qui se respectent, on aime partager nos infos et nos photos. C’est mieux de passer un très bon moment entre collègues le long de la piste que partir en solitaire pour avoir LA photo.

La patrouille de France au dessus de Toulon, lors du meeting au-dessus des plages du Mourillon

Meeting aérien de Istres F/A-18 Suisse

Au fil des ans, j’agrandis mes centres d’intérêt : l’animalier, les spectacles, les paysages, les couchers de soleil, les levers de luneL’astronomie fait aussi partie de mes passions. Il y a tant à faire, loin de la pollution lumineuse (photographier les comètes, la voie lactée, les étoiles filantes, la lune…)

Une aigrette aux Salins des Pesquiers

Quand l'avion se prend pour une fusée, au dessus de Hyères

julien veyssadeUn thème photo insolite ?

On ne doit pas être nombreux à se passionner pour les courses de lévriers. Mes parents en avaient 2 quand j’étais petit (Oracle et Master de la patte d’Or, c’était leurs noms). Depuis, je suis fasciné par ces chiens et leur puissance. Mes préférés sont les Greyhound. On les voit souvent représentés sur les tableaux des rois de France. Les lévriers font des courses dans les cynodromes quand il s’agit du « Racing ». Il existe aussi la poursuite à vue sur leurre (PVL) ou coursing, qui est une simulation de chasse au lièvre qui ne s’effectue pas dans un cynodrome.

J’ai commencé la photo/vidéo pendant ces courses organisées par le SPCL (Société Provencale de Courses de Lévriers) – dont mon père était commissaire de piste. J’aidais notamment à prendre des vidéos pour officialiser le résultat final de la course et permettre l’affichage officiel du classement de la course pour les paris (ici ce sont des PM et non PMU, ce n’est pas Urbain).

julien veyssadeNumérique ou argentique ?

Numérique !

julien veyssadeNikon ou Canon ?

Aucun des deux ! Moi c’est Sony !

julien veyssadeQuel matériel photo utilises-tu le plus souvent ?

Mon Sony Alpha 77 mark II avec un objectif adapté en fonction du programme. J’aime bien travailler avec un Tamron 150/600 mm (paysage, reportage animalier…)

julien veyssadeTa plus belle photo ?

Aïe ! Question difficile… Allez j’en donne deux. L’une est – malheureusement – prise pendant l’incendie de Correns. On prend conscience immédiatement de la force de la nature, indomptable.

L’autre est un orage en parallèle de la côte hyéroise, le 14 octobre 2012 au soir. J’étais avec plusieurs chasseurs d’orages (dont yohan) sur les hauteurs de Costebelle (derrière le lycée). C’était une vraie pile électrique qui s’offrait à nous. Cet orage a duré plusieurs heures sur la mer non loin de la côte. Ce sont les meilleures conditions de prise de vue qu’on peut avoir, un orage très électrique pas loin de nous, mais aucune précipitation sur notre position.

julien veyssadeAs-tu un souvenir d’un shooting que tu souhaites partager avec nous ?

Un soir, pendant une chasse d’orage, nous sommes dans la pénombre. Soudain on entend un bruit à quelques mètres de nous. Monsieur Renard, bien curieux, venait voir qui osait troubler sa virée nocturne. Vite changement d’objectif, des réglages de l’appareil photo pour passer de l’éclair au goupil. La photo n’a rien d’exceptionnel mais ces quelques secondes en sa compagnie étaient sympa !

julien veyssadeQuelle serait ta destination de rêve ?

La Tornado Alley, aux USA… allez savoir pourquoi ! Plus accessible, j’aimerais bien aller plus souvent en Belgique ou en Angleterre car il y a pas mal de meetings aériens internationaux (allez savoir pourquoi ^^ bis)

Nato Tiger Meet à Landivisiau (29) en 2017, un Rafale décoré pour l'occasion et a gagné le prix de la meilleure peinture.

Meeting aérien de Solenzara. Ramex Delta (2 Mirage 2000N) proche du mur du son

julien veyssadePaysages ou modèles féminins ?

Moi c’est « paysages ». J’aime bien cette idée de Nature, avec un grand N. Sans artefacts, ni retouches.

julien veyssadeQu’emporterais-tu sur une île déserte ?

Evidemment un appareil photo… quoique se posera rapidement la question de la recharge et du transfert sur l’ordinateur. Et puis quelle idée d’aller sur une île déserte aussi ! ^^

julien veyssadeQuels sont tes futurs projets photo ?

En 2018, je vais créer ma micro-entreprise, pour répondre à des besoins de professionnels du tourisme et autres administrations. Vous pourrez commander des clichés et des reportages spécifiques.

julien veyssadeOù peut-on te retrouver ?

Déjà, près d’une plage, d’un aéroport ou sous un orage 🙂 Vous me croiserez peut-être. Plus sérieusement, j’ai une page Facebook, un site et un compte instagram. J’y partage régulièrement des photos.

 

 

julien veyssadeLe mot de la fin

« Il fait beau, pas de vent. On va faire quelques photos ? »

julien veyssadeSoudain, notre rencontre est interrompue par le décollage d’un Hyères-Paris depuis l’aéroport. Hervé sort instantanément son téléobjectif. J’arrive, le temps d’un instant volé, à prendre la photo de la photo, avec mon téléphone. Nous nous quittons sur ce décollage au dessus de l’Almanarre. 

La photo de la photo !

L'airbus d'AirFrance KLM au décollage de l'aéroport Toulon-Hyères, photographié par Hervé Dermoune.

julien veyssade

Nous nous quittons juste après de décollage de l’avion d’Air France. Nous sommes le 28 novembre et la journée est presque printanière. Pas un brin de vent. Une lumière incroyable. Hervé part faire des photos. Il me les enverra par mail. Je vous les partage ci-dessous.

 

J’aime bien cette idée de rencontrer les gens. Aller plus loin qu’un simple compte Facebook. Discuter avec des gens passionnés par leur passion (ou leur métier), c’est une belle occasion. J’essayerai de vous présenter régulièrement des gens d’ici, des gens de talents. Je vous laisse avec ces quelques photos d’Hervé.