Du haut de ses 291 mètres dominés par sa remarquable masse rocheuse, Le Fenouillet impose dans le paysage ses courbures ciselées et sa face abrupte. Sommet de la chaîne des Maurettes, pointe occidentale du massif des Maures, il a très tôt servi de refuge aux peuplades préhistoriques. De nos jours, l’implantation humaine ne concerne que sa base et demeure mineure une fois que l’on prend de l’altitude.

Entre les branches, on aperçoit au loin Solliès-ville

Le sommet du Fenouillet et sa croix

Selon les saisons, les couleurs changent


Un site religieux rescapé des affres du temps

La Chapelle du Fenouillet

Cependant, cette présence est constante depuis des siècles sur un lieu précis, à savoir l’emplacement de la chapelle Notre-Dame. Le site aurait accueilli une nécropole du temps des Celto-Ligures, forgeant ainsi une vocation religieuse que la conversion au christianisme de la région va pérenniser. Cela commença par Notre-Dame des Sept Douleurs, érigée près d’un petit couvent des Béguines apparu au XIIè siècle. Des processions se déroulèrent alors vers l’édifice. Au fil des siècles, l’ermitage des béguines fut abandonné et tomba en ruine. Seul subsista la chapelle qui fut démolie lors de la Révolution. Il faut attendre 1857 pour que l’abnégation d’un curé, l’abbé Martel, débouche sur la construction d’une nouvelle chapelle, de style gothique. Dès l’inauguration, les traditions issues des premières fêtes religieuses conduites par les Béguines sont ressuscitées.

C’est moins le temps que la main de l’homme qui va alors tourmenter ce nouvel édifice. A partir de 1880, une série de profanations (statues décapitées, tableaux lacérés), d’incendies et de vols désolent la chapelle et le bâtiment adjacent. Restaurée, elle est rendue au culte. Dans les années 60, une collecte permet de lui refaire une beauté. En 1980, nouvel incendie ! Pour la troisième fois, des travaux de restauration sont entrepris. A cette occasion, la maison annexe est démolie et remplacée par une grande terrasse. Moins de dix ans après, une autre profanation provoque des dégâts nécessitant à nouveau une intervention. Quant à la terrasse, continuellement taguée, elle est finalement démolie.
L’attention portée à l’édifice se traduisit alors par des réfections qui assurent désormais une pérennité architecturale et, espérons-le, la sérénité d’un lieu isolé dans la forêt.


Un superbe point de vue…

Rappelons tout d’abord une point essentiel ! En saison chaude, comme tout massif forestier, Le Fenouillet peut être interdit d’accès en raison du risque incendie. Si l’envie vous prend donc en été d’arpenter la colline, informez-vous au préalable sur le site de la préfecture du Var. La carte mise à jour chaque soir pour le lendemain vous indiquera si le secteur est classé rouge, auquel cas il faudra reporter votre promenade.
Ensuite, précisons une chose : Le Fenouillet est un massif privé ! De ce fait, par respect pour la propriété, prenez soin de ne pas poursuivre un semblant de sente si un panneau « Propriété privée » émerge des broussailles.

La vue vers la plaine de La Crau, la Farlède et le Coudon au loin

D'anciennes marches taillées à même la roche.

Ceci énoncé, voilà comment accéder à celle que l’on nomme tantôt Notre-Dame du Fenouillet, tantôt Notre-Dame du Bon Secours. Deux possibilités s’offrent au promeneur. Au hameau de Notre-Dame (au bout de l’Avenue Mistral) se trouve un parking. Laissant votre véhicule, vous partez à pied et passez devant les bâtisses du XIIè siècle, berceau de La Crau. Un chemin vous permet de longer la base de la colline jusqu’à border la Colette, c’est-à-dire le rond-point sur la D554 en provenance de Hyères. Vous remarquerez que là aussi il est possible de stationner mais les emplacements sont moindres… et l’on tenait à vous évoquer le vénérable petit hameau susdit !
Dès lors, la montée s’effectue progressivement durant environ 35 à 60 minutes en fonction de votre rythme. A quelques dizaines de mètres du sommet, un semblant de plat laisse paraître à droite un chemin au bout duquel se dresse la chapelle qui côtoie une paroi rocheuse gardée par une vierge Marie. Derrière la chapelle se dessine un itinéraire empruntant d’ailleurs quelques marches taillées à même la roche (à une époque sans doute très ancienne). Peu à peu, par cette venelle forestière un brin raide par endroit, vous prenez davantage de hauteur jusqu’à un passage dans la pierre (attention, nombreux sont ceux qui devront s’aider des mains) menant in fine au sommet. C’est là, assis sur le socle de la croix que toute la beauté du paysage se révélera à vos yeux : une vue à 360° qui ne vous laissera pas indifférent.

Le plan de la Garde, Toulon, le Cap Sicié tout au loin...

...et la plaine des Maures avec les collines parfois enneigées au loin.


…à 360°

En effet, le panorama englobe à l’est tout le littoral hyérois sur sa partie orientale avec notamment la colline du Casteou et les ruines des tours du vieux château, les Salins d’Hyères et des Pesquiers, la partie est de la presqu’île de Giens et les Iles d’Or. A l’intérieur des terres, le massif des Maures semblera impénétrable tandis qu’au nord, l’avant-garde du centre Var se dévoilera avec les villages de Cuers, Pierrefeu et Puget-Ville. En hiver, le point de vue permet d’apercevoir les premiers sommets enneigés des Alpes !
Enfin, côté ouest, les environs de Toulon au pied du Faron s’avancent jusqu’à la presqu’île de Saint-Mandrier. Vers l’intérieur, la ville de La Crau, posée dans la plaine, précède Solliès-Ville perché sur son promontoire et dominant Solliès-Pont.
En résumé, cette promenade sans difficulté majeure, si ce n’est sa fin un poil abrupte, possède un charme à la fois simple et singulier en offrant au visiteur un angle de vue spectaculaire sur cette portion du littoral varois.
Le petit plus : en revenant sur vos pas, à partir du semblant de plat, il est possible de rejoindre le château d’Hyères par le chemin de la Roquette qui relie le Fenouillet à la colline du Casteou ! Par ailleurs, en contrebas du Fenouillet, le domaine éponyme cultive encore des kiwis locaux et délicieux. Vous les trouverez sur le marché du samedi matin en centre-ville de Hyères. A voir aussi, le domaine Filhéa au pied du Mont.

Au pied du Fenouillet, le Domaine Filhea.

© Textes : Yannis SANCHEZ – Bureau d’informations de La Crau
ysanchez@hyeres-tourisme.com

 

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